Villes du futur
Au fil de l’évolution de la mobilité en réponse aux changements en matière de technologies, d’attitudes, de politiques et d'environnement, on se préoccupe davantage du bitume au sein de cet écosystème en mutation plus l’infrastructure routière devient « intelligente ».
Quelle infrastructure routière intelligente dans les villes du futur pourrait-elle convenir, en termes de mobilité et de connectivité ? Ce fut l'un des principaux sujets débattus à Berlin lors du récent E&E Event 2018, « Préparer l'industrie de l'asphalte à l'avenir ».
Une autre question importante concernant les villes du futur abordée à Berlin fut l'attention accrue portée à la durabilité et aux moyens de réduire l'empreinte environnementale et l'impact des routes goudronnées. Le Séance de durabilité a exploré un certain nombre de domaines, y compris le rôle que les différents mélanges d'asphalte peuvent et doivent jouer pour réduire les émissions de CO2, augmenter le recyclage et réduire la résistance au roulement (nécessitant moins de consommation de carburant) sans compromettre la résistance au dérapage et la sécurité.
Tout particulièrement dans le contexte des villes, un aspect significatif de l’évolution de la mobilité est la croissance exponentielle de la voiture partagée, qui devrait atteindre 15,6 millions d'utilisateurs1 en Europe en 2020 – contre seulement 0,7 million en 2012. Toujours en milieu urbain, nombreux efforts sont faits pour mieux intégrer les systèmes de transport public pour tenter de réduire le nombre de voitures circulant en ville afin que le conducteur puisse profiter du niveau de mobilité qu'il souhaite.
Cependant, malgré toutes les initiatives politiques visant à réduire le nombre de véhicules sur nos routes - tels que des systèmes de transport mieux intégrés, la croissance phénoménale du covoiturage/de la voiture partagée, des bus d’entreprise et des autoroutes « vélo » - le nombre total de véhicules privés et commerciaux en Europe a augmenté de 5% au cours des cinq dernières années et dépasse à présent les 378 millions2.
1 Moniteur Deloitte, L’autopartage en Europe, juin 2017
2 Rapport ACEA - Véhicules en circulation en Europe 2017
Améliorer l'utilisation des routes
Sans surprise, étudier les moyens potentiels d'accroître l'efficacité des réseaux routiers existants est un domaine de recherche clé.
Les essais de grande envergure sur les voitures sans conducteur dans les villes ont suscité de nombreux débats, tandis que les récents essais de 10 à 15 longs convois de camions sur les routes intra-urbaines aux Pays-Bas ont donné des résultats intéressants et posé des défis spécifiques pour l'industrie du bitume et de l'asphalte. À savoir la production d'un revêtement en asphalte capable de résister à de longues périodes de poids lourds sur la bande de droite sans que la surface de la route ait suffisamment le temps de « récupérer » entre les camions - et prenant également en compte le changement climatique dû à la hausse des températures, car ces deux aspects pourraient entraîner un risque accru d'orniérage accéléré sur les bandes à usage intensif.
Innovation technologique routière
De nombreux travaux novateurs de recherche et de développement sont entrepris par et au nom des industries du bitume et de l'asphalte, explorant le rôle plus large que les routes asphaltées pourraient jouer dans les villes plus intelligentes du futur.
Exploiter l'énergie du soleil
Durabilité – Un essai réussi en France a démontré l'efficacité de l'intégration de panneaux solaires dans la surface d'une route de village, pour fournir de l'énergie au mobilier de route. Cette approche pourrait avoir une application importante dans les villes du futur, pour notamment alimenter les lampadaires. Des études similaires ont également été entreprises au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Sécurité – Toujours en France, des essais réussis ont porté sur la faisabilité et l'efficacité de la construction d'un échangeur de chaleur dans le corps d'une route pour capturer la chaleur de la surface de la route, afin de pouvoir réchauffer la surface lorsque la température baisse par temps froid. Un concept similaire est également en cours de développement pour une utilisation dans des conditions particulièrement chaudes, où le mélange d'asphalte est affiné afin de produire une surface de route qui favorise le refroidissement.
Sécurité et durabilité – les industries du bitume et de l'asphalte ont également développé des liants à propriétés luminescentes et/ou phosphorescentes qui, lorsqu'ils sont introduits dans le mélange d'asphalte, réduisent le besoin d'éclairage routier et peuvent également contribuer à améliorer la sécurité routière. Ces types de matériaux commencent également à être utilisés en Pologne et aux Pays-Bas, par exemple, pour éclairer les pistes cyclables sombres, où le chemin est éclairé la nuit en « libérant » l'énergie qu’il a capturé et stocké du soleil en journée.
Développements du mélange d'asphalte
Sécurité – en modifiant le mélange d'asphalte, il est possible de faire changer la couleur de la surface de la route en fonction des variations de la température ambiante. Cette caractéristique de sécurité permet aux conducteurs de visualiser quand la surface de la route est froide, et donc où il y a un risque accru de dérapage de leur véhicule.
Sécurité et connectivité – sur un aspect similaire, des recherches ont également été menées sur l'incorporation de capteurs dans le mélange d'asphalte, facilitant la communication avec le véhicule/conducteur concernant la température et l'adhérence de la route.
Bruit – bien que des revêtements routiers silencieux aient été utilisés sur les autoroutes depuis un certain temps, des essais ont également été réalisés en Allemagne et à Paris, où des mélanges d’asphalte avec différents additifs ont été appliqués dans le but de créer des routes plus silencieuses en milieu urbain.
Drainage – pour les routes à haut risque d'inondation ou sur les routes fortement fréquentées où les eaux de surface peuvent présenter un risque majeur pour la sécurité, des travaux de recherche sont en cours sur les moyens d'accroître la porosité de la route. À Paris cet été 2018, il y aura un essai d'une nouvelle surface de route poreuse.
Empreinte carbone : un travail énorme a été entrepris et d’autres travaux sont en cours pour trouver des moyens de minimiser l'impact sur l'environnement des routes asphaltées. Ce sujet est largement abordé dans le récent article intitulé « Conduire sur les routes asphaltées devient moins énergivore » publié sur ce site Web.
Quelle place pour le bitume dans les villes du futur ?
Bien que nous ne puissions actuellement affirmer avec certitude quels seront les rôles exacts que le bitume jouera dans les villes du futur, nous savons que grâce aux travaux de recherche et développement en cours, le bitume - élément essentiel de l'asphalte des routes - aura un rôle clé à jouer.